Pierre-Valentin BERTHIER
Pierre-Valentin Berthier est né le 18 septembre 1911 à Issoudun. Il obtient son certificat d’études puis passe deux ans et demi à l’ « école primaire supérieure », annexée au collège, avant d’en être chassé pour indiscipline. Pendant une décennie, il exerce le métier d’artisan mégissier, coupeur en cuirs et peaux, dans l’atelier de ses parents. En 1932, il est arrêté pour insoumission. Malade, il est relâché peu après. Le pacifisme est alors et restera toute sa vie son principal cheval de bataille. D’abord antimilitariste et ensuite anarchiste, quoiqu’il apprécie très peu les étiquettes, quelles qu’elles soient. Et déjà, il participe à un certain nombre de feuilles pacifistes et libertaires : La Patrie Humaine, journal dirigé par Victor Méric, La Clameur, « organe mensuel de l’Union des Intellectuels pacifistes » [1], Le Contre Poison, « organe mensuel d’éducation sociale. Pour la Paix » ou La Conquête du Pain, dirigée par Bidault.
Outre celui de la presse, Berthier appartient au monde de la littérature, dans lequel il est entré par le biais de la poésie. « La littérature n’a pas intrinsèquement de vocation sociale, mais il y a des œuvres littéraires qui influent sur la société »[Thierry Maricourt, Histoire de la littérature libertaire en France, Paris, Albin Michel, 1990, pp. 305-309.]]. Après quelques nouvelles, ses premiers romans paraissent dans les années 1950.
Outre les romans, il s’intéresse à la langue française, à laquelle il consacrera une dizaine d’ouvrages, en majeure partie réalisés avec Jean-Pierre Colignon, correcteur au Monde, qui voit en lui « un ouvrier du verbe instruit sur le « tas », pour qui le langage est un matériau noble, comme le bois, le fer ou l’or » [2]. Pierre-Valentin Berthier est également l’auteur de quelques essais : une biographie de Gaston Couté, parue en 1958 et rééditée en 1980, un essai sur la famille et un sur la « laïcité égarée » parus tous deux en 1995.